Il était à la tête du programme nucléaire militaire de l’Iran depuis plus de vingt et avait été pointé du doigt par Benyamin Netanyahou, lorsque le Mossad avait récupéré les archives nucléaires secrètes de l’Iran en 2018. Considéré par la CIA et le Mossad comme l’ennemi numéro un en Iran, il a été éliminé vendredi dans une attaque audacieuse et extrêmement bien préparée, dans la banlieue de Téhéran.
C’est dans une avenue pratiquement vide de la banlieue huppée de Téhéran, en raison notamment des restrictions dues au coronavirus, que s’est déroulée l’attaque contre le convoi de véhicules qui accompagnait en permanence le chef du programme nucléaire militaire iranien.
Une bombe dissimulée dans un tender a explosé au passage du premier véhicule qui a obligé le convoi à stopper, permettant à un commando de s’attaquer à la voiture occupée par Mohsen Fakhrizadeh, par des tirs nourris d’armes automatiques. Une fois passé le choc de l’explosion, les gardes du corps du scientifique iranien ont tenté de s’interposer mais ont été tués dans l’échange de feu qui a suivi.
L’attentat n’a duré que quelques dizaines de secondes et le commando s’est semble-t-il replié sans être inquiété. Les victimes ont été transportées à l’hôpital où leur décès a été constaté.
Les Autorités iraniennes ont immédiatement désigné le Mossad israélien comme responsable de cette élimination, promettant que celle-ci serait vengée en temps et en heure.
Depuis 2010 plusieurs scientifiques participant au programme nucléaire militaire iranien ont été tués dans des attentats en Iran, qui ont tous été attribués aux israéliens. Mais cette fois c’est la tête du programme iranien qui a été visée, ce qui fait dire aux spécialistes du renseignement qu’un nouveau degré a été franchi et que cette élimination revêt la même importance que celle de Soleimani, le chef des Gardiens de la Révolution, il y a moins d’un an.
Les instances internationales (ONU, Union Européenne) ont appelé à la retenue et même plus pour les européens qui ont condamné l’élimination du scientifique. Tout ceci en prenant compte de la situation particulière dans laquelle se trouve les Etats-Unis, avec un Président sortant qui voudrait en découdre avec les iraniens et un Président élu partisan d’un retour négocié dans les accords de Genève sur le nucléaire iranien.
Les iraniens, par la voix de leurs leaders, ont indiqué qu’ils ne tomberaient pas dans le piège tendu par les israéliens et les américains qui n’attendent qu’une occasion pour attaquer les installations nucléaires du pays.
Cette élimination du chef du programme nucléaire militaire iranien va créer de grandes difficultés pour la poursuite du programme, mais ne le stoppera pas. Les iraniens parient sur le long terme, comme ils l’ont toujours fait, même si le développement du programme prendra du retard.
Si Donald Trump ne peut réunir les conditions pour attaquer l’Iran avant son départ de la Maison Blanche, il tient néanmoins à mettre le plus d’obstacles possibles pour empêcher Biden de revenir à la politique menée par Obama face à l’Iran…