Plus de quarante ans après l’attentat visant la synagogue de la rue Copernic à Paris, le soir de la fête de Simha Torah, le 3 octobre 1980, le seul suspect identifié, va être renvoyé devant la cour d’Assises, selon la dernière décision de la Chambre de l’Instruction. Lors de l’attentat quatre personnes avaient été tuées et de nombreuses autres blessées.
Ce soir-là, vers 18h30, une bombe explose à une dizaine de mètres de l’entrée de la synagogue. Il s’agissait d’une charge explosive d’une dizaine de kilos, remplie de clous et fragments métalliques. Outre les victimes, le quartier est dévasté par la force de l’explosion, vitres brisées voitures retournées et incendiées etc.
Les locaux de la synagogue ont également été gravement endommagés, mais le bilan de l’attentat aurait pu être beaucoup plus lourd, si l’office religieux n’avait pas été plus long que prévu, car la bombe aurait sauté juste au moment de la sortie des fidèles.
L’enquête ouverte dès le moment de l’explosion avance très vite grâce à la découverte de la moto piégée qui permet de remonter jusqu’à la personne ayant acheté le deux-roues, ainsi que la nature de l’explosif utilisé. Les enquêteurs remontent la piste du suspect et établissent un portrait-robot, grâce aux témoignages d’un directeur d’hôtel, d’une prostituée, d’un vigile et d’un policier, qui avaient tous croisé le suspect.
Pourtant, les policiers, qui avaient recueillis plusieurs mégots de cigarettes jetés par le suspect, n’auront pas le réflexe de les conserver, car ils ne savaient pas que quelques années plus tard une analyse ADN aurait pu servir à identifier le suspect.
Les enquêteurs parviennent tout de même à la conclusion que l’attentat est le fait du groupe terroriste palestinien « FPLP-Opérations spéciales », des dissidents palestiniens dirigés par Salim Abou Salem.
Dès lors, l’enquête un long temps d’arrêt, mais quelques années plus tard, grâce à des informations recueillis par les services de renseignements allemands et français, un suspect est désigné. Il s’agit de Hassan Diab, un étudiant libanais qui aurait appartenu au groupe terroriste à l’époque de l’attentat. Il est arrêté, mais prétend être innocent car son passeport qui était pratiquement la seule preuve matérielle détenue par les enquêteurs, lui aurait été dérobé avant les faits. Il est alors relâché pour manque de preuves et embarque immédiatement pour le Canada.
Hier, la chambre de l’instruction de la Cour d’Appel a contredit le non-lieu prononcé en janvier 2018 au bénéfice d’Hassan Diab, ce qui ouvre la voie à un procès. Après quarante ans, cette affaire va connaître son dénouement juridique et c’est ce que les parties civiles représentant les victimes attendaient. Quel sera le verdict ? C’est une autre affaire, mais justice aura été rendue….