Aujourd’hui, c’est la Saint-Valentin, la fête des amoureux, le jour où l’on démontre son amour, par des cadeaux, des petites attentions, une soirée romantique, un repas au restaurant ou aux chandelles et pour ceux qui sont à distance, le téléphone est le lien parfait. S’il ne sonne pas ce jour-là, c’est sans doute un mauvais signe. Dans l’histoire d’amour entre Israël et les Etats-Unis, Netanyahou attend désespérément l’appel de Biden depuis son arrivée à la Maison Blanche. Viendra-t-il le 14 février ? Rien n’est moins sûr…
Il est vrai qu’en général, le nouveau Président américain élu prend soin de téléphoner très rapidement à ses alliés, les commentateurs s’empressant d’indiquer que l’ordre des appels est un signe de l’ordre d’importance du pays dans la politique étrangère du nouveau Président.
Israël figure toujours dans les premiers appels et s’enorgueillit de cette situation. Cette fois pourtant, vingt quatre jours après son installation à la Maison Blanche, Joe Biden n’a pas daigné décrocher son téléphone pour appeler le Premier Ministre de l’Etat d’Israël, l’un des alliés les plus proches et les plus sûrs des Etats-Unis d’Amérique. Que se passe-t-il ?
L’histoire d’amour entre les deux pays est-elle terminée, ou est-on entré dans une crise personnelle sérieuse ? En cette période pré-électorale en Israël, Benyamin Netanyahou, comme à son habitude, aurait bien aimé qu’on lui montre plus d’égards, afin qu’il puisse s’en vanter et montrer qu’il est l’un des principaux dirigeants du monde…
D’autant que cette tactique électorale, qui a été employée durant les trois précédents scrutins, a été cette fois-ci, battue en brèche. Ainsi, Netanyahou n’a pu convaincre le roi du Maroc de venir en Israël. Il n’a pu imposer une visite en Egypte et a repoussé ses visites au Barhein et aux Emirats…
Alors bien sûr que le coup de fil de Biden aurait été le bienvenu. Et pour cela, Netanyahou a mobilisé ses soutiens qui s’interrogent publiquement sur le retard de cet appel. Malgré cela rien ne bouge à Washington et cela, pour plusieurs raisons.
La première est que l’Administration Américaine ne pense pas que Netanyahou sera le prochain Premier Ministre Israélien et attend donc sereinement les résultats des élections, sans s’engager auprès du candidat Netanyahou.
Ensuite, Biden s’est fixé des priorités dans son activité du début de mandat et le règlement du conflit israélo-palestinien n’en fait pas partie. Pour ce qui est de l’Iran, des consultations ont été engagées à un niveau subalterne entre les deux pays et il n’est pas nécessaire d’engager le fer avec Netanyahou en ce moment sur ce sujet.
Enfin, si Biden est un ami d’Israël, ce que personne ne conteste, il n’en reste pas moins qu’il a une dent contre Netanyahou, qui l’avait humilié à la fin du second mandat d’Obama, lorsqu’en pleine visite de Biden à Jérusalem, il avait annoncé la construction de logements en Judée et Samarie et à Jérusalem…
Voilà les raisons pour lesquelles l’appel tant attendu ne vient pas aussi rapidement que prévu. Et la Saint-Valentin n’ y changera rien, car si Biden reste un ami d’Israël, il n’est pas obligé d’être un soutien de Netanyahou….