Il y a trente ans éclatait la guerre du Golfe avec son lot de missiles Scud tirés depuis l’Irak vers Israël. Une quarantaine de missiles atteignirent effectivement le territoire Israélien et quelques-uns furent détruits en vol par les missiles anti-aériens « Patriot » américains. Dès la fin de la guerre, Israël a tiré les conséquences de cette situation et a décidé de se doter d’une défense anti-missiles capables de repousser de telles attaques. C’était le début du programme « Hetz » en collaboration avec l’allié américain.

Quelques années auparavant, en 1983, le Président américain Ronald Reagan avait présenté l’ambitieux projet de défense anti-missile destiné à la protection des Etats-Unis contre une frappe nucléaire stratégique, intitulé « l’Initiative de Défense Stratégique », qui fut aussi connu sous le nom de « Guerre des étoiles ». Mais ce projet de bouclier spatial s’était avéré trop précoce en raison du niveau des connaissances technologiques de l’époque et les américains ont dû se rendre à l’évidence, en constatant qu’il leur faudrait au moins dix ans de recherches juste pour établir la faisabilité du projet.

Mais les israéliens eux, n’ont pas renoncé à mettre au point une arme susceptible de protéger le pays de la nouvelle menace des missiles en tous genres et particulièrement les missiles balistiques. Car ils avaient bien compris que la guerre du Golfe marquait un changement définitif dans les stratégies et que la guerre « presse bouton » prendrait désormais une part prépondérante dans tous les conflits.

C’est pourquoi, en collaboration étroite avec les Etats-Unis, Israël ouvrait alors le chantier du missile Hetz ou flèche, première étape de ce que l’on peut appeler aujourd’hui « la guerre des étoiles ». Car en fait, le but du projet Hetz était de construire un missile capable de détruire des missiles balistiques dans et en dehors de l’atmosphère.

Les débuts furent laborieux et les échecs bien plus nombreux que les succès, mais la persévérance a payé. Pour montrer la difficulté du projet, le premier test officiel du missile Hetz a eu lieu en septembre 2000, soit près de dix ans après le lancement du projet.

Les années ont passé et le missile a évolué avec ses versions 2 et 3. Ainsi le missile Hetz 3 est devenu opérationnel dans l’armée israélienne en janvier 2017.

Avec le développement de la version 4 du missile, il s’agira d’améliorer les capacités de vol et d’interception d’un missile qui a pourtant déjà fait preuve d’une grande précision et de grandes capacités.

 Le vice-amiral John Hill, Directeur de l’Agence américaine de défense antimissile, associée au projet Hetz, a indiqué que l’engagement de son Agence dans le développement de la version 4 du Hetz « illustre l’engagement des Etats-Unis pour aider le gouvernement israélien à améliorer sa capacité de défense antimissile, afin de se défendre contre les menaces émergentes ».

A noter qu’Israël est le seul pays au monde à posséder quatre couches de défense antimissile, parmi lesquelles le désormais célèbre « Dôme de Fer » très efficace contre les roquettes et missiles à courte portée. Moins connu, le système de « la fronde de David » permet d’intercepter très efficacement les missiles à moyenne portée, puis viennent les missiles Hetz 2 et 3.

Le missile Hetz 4 sera d’ailleurs appelé à remplacer le missile Hetz 2 dans ce dispositif, sans égal dans le monde…